mardi 12 décembre 2017

LA PÉDAGOGIE RÉACTIVE


        SCOLARITÉ
                  ÉGALITÉ
              FRATERNITÉ

LA PÉDAGOGIE RÉACTIVE

DE L’AMBITION POUR CHACUN
 L’ÉGALITÉ DES CHANCES POUR TOUS



FILIATRE Laurent
20/03/2017


















LA PÉDAGOGIE RÉACTIVE










INTRODUCTION
                                         
                               Le verbe enseigner, se sent seul sans les verbes former et éduquer, s’il  veut atteindre son objectif : permettre à l’individu d’intégrer les compétences  nécessaires à la réussite scolaire mais aussi  de son futur projet professionnel et de sa vie sociale. Et là, les notions de savoir-être, savoir et savoir-faire prennent tous leur sens premier, dans cet ordre. Sans un comportement adapté à la vie collective et à ce qui permet de s’intégrer, de  se faire respecter, de s’exprimer, il est difficile d’acquérir savoir et savoir-faire indispensables à la poursuite d’une scolarité en état de bien-être, c'est-à-dire en n’accumulant pas les freins à ses progressions. 

       Deux mots s’associent à ceux énoncés auparavant : contraintes et libertés. Finalement, l’enseignement, comme l’apprentissage, est une ribambelle d’interconnexions entre des mots-clés qui appellent d’autres mots, et ainsi de suite, qu’il est important de définir. En effet, pour qu’il y ait compréhension et mutualisation des pratiques, les individus doivent d’abord se retrouver sur le sens des mots. Et la pratique est l’indispensable lien à la réalité dans ce  monde pétri de théorie qu’est l’enseignement. 

              Enseigner c'est amener chaque élève à développer un esprit critique, à créer, à mettre en action des projets individuels et/ou collectifs, à intégrer le vivre ensemble, à devenir exigeant envers lui-même et ses productions, non pas par peur d’être puni mais pour les valorisations que procurent le fait d'apprendre , le sentiment de progression le sentiment que l'école sert à quelque chose. Pour transmettre , un enseignant se doit de  représenter les bénéfices des apprentissages  à travers sa personnalité et ses méthodes adaptées aux capacités et aux ressources de chaque élève noyé dans des objectifs collectifs imposés par l’éducation nationale. Apprendre c'est avant tout comprendre et cela je l’ai appris non pas à l’école, mais lors de ma professionnalisation en institut de formation en soins infirmiers et non par plaisir mais par obligation, celle de n’être responsable d’aucune erreur préjudiciable à mes patients. Le plaisir est venu après, grâce à l’intégration de compétences m’apportant une confiance en moi résistante à toutes les épreuves rencontrées dans des services aussi difficiles physiquement et moralement, que peuvent être les soins intensifs en hématologie, les soins intensifs en traumatologie, les soins intensifs en  ORL, la réanimation médicale, la pédiatrie, les soins intensifs de chirurgie cardiaque.

           J’avais pu intégrer ces compétences en étant confronté à la répétition des pratiques et à la difficulté des situations rencontrées, accompagné par des professionnels du soin mais aussi de la formation, mettant en jeu leur responsabilité à chacune de nos interventions auprès des patients. Leur exemplarité lors des soins, leur obligation à la rigueur, à l’exigence, leur confiance en moi, en mes capacités, me permit de prendre confiance en moi, de diminuer ce stress, cette peur de l’erreur,  de ne plus être seulement rigoureux et exigeant envers moi-même par peur de la punition en cas d’erreur, mais pour le mieux être que mes soins apportaient au patient. J’avais dépassé  l’obligation du travail bien fait, remplacé par le plaisir qu’il m’apporte  à travers leur mieux être, même lors de soins pouvant être douloureux ou simplement la satisfaction de s’être donné à fond pour eux et leurs familles lors de situations au verdict inévitable. J’avais surmonté mes difficultés en prenant confiance en moi grâce à  l’accompagnement de tous les jours de stages de mes futurs collègues, à leur confiance en moi ainsi que celle de mes patients, à la répétition de pratiques montrant mes progressions et prouvant mon intégration des compétences indispensables à tout infirmier, tout en me confrontant aux difficultés. Et, à partir de ce moment-là, est apparu l’amour du travail bien fait. 

              Ainsi a commencé de naître en moi la pédagogie réactive, en voulant retransmettre à tous mes stagiaires, une fois infirmier passionné, tout ce qui me fut transmis  lorsque je fus étudiant infirmier. Et tout passionné désire transmettre ses savoir. Ce qui m’a amené tout naturellement à devenir formateur et enseignant, à me poser régulièrement à partir de mon vécu, des mes expériences professionnelles, de mes formations, des questions existentielles sur les réelles intégrations de compétences des personnes que je formais en lien avec mes méthodes pédagogiques et mon savoir-être en tant qu’enseignant. Au fil du temps, j’ai développé ma propre méthode pédagogique que j’ai nommé la pédagogie réactive. 

              Elle est le fruit d’une recherche, d'une élaboration, d’une remise en  question perpétuelle lorsque mes objectifs ne furent pas atteints ou que partiellement atteints? vieille de 25 ans dans le domaine de  la formation, de l’éducation et de l’enseignement, aussi bien dans le monde du travail  que celui de l’éducation nationale et du soutien scolaire  auprès de publics totalement différents : élèves BEP, étudiants aides-soignants, auxiliaires de puériculture, étudiants infirmiers, futurs commandants de  marine, élèves de primaires, de collèges, de lycées…. Déjà pour financer mes études à 20 ans, je donnais des cours auprès d’élèves en difficulté et en sortant de l’institut de formation en soins infirmiers, je savais que je m’orienterais vers la formation, une passion dévorante.  J’ai toujours eu des élèves à former auprès de moi et ceci m’a permis de mettre en place des méthodes pédagogiques et de pouvoir les évaluer et les remédier constamment en commençant par me rendre compte qu’être un formateur respecté et efficace était une question de personnalité et de confiance de l’apprenant à votre égard. 

                De plus j’eus  la chance d’avoir 16 heures de cours avec une   même classe de terminale, durant mes deux premières années d’enseignant, dans  les disciplines professionnelles (biologie, SMS, TP soins hygiène et confort) aux plus gros coefficients à l’examen du BEP Carrières Sanitaires et Sociales, permettant de me rendre rapidement compte de l’efficience de ma méthode . Par la suite, j’ai pu aussi suivre mes élèves de BEP CSS à la première ST2S (Sciences Technologiques Sanitaires et Sociales). J’ai ainsi eu la possibilité d’ être leur professeur pendant 4 ans ( Même 5 ans puisque j’ai eu en prépa concours plusieurs de mes élèves que j’ai donc  suivi  de la seconde jusqu'à la réussite à leur concours aide-soignant, auxiliaire puéricultrice ou AMP.  9 sur 11 ont réussi  leur concours)  dans deux niveaux scolaires différents. Tout ceci pour en venir au fait, que tout ce que vous allez lire n’est pas le fruit de mon imagination mais d’un travail mis en place et régulièrement réajusté. Tout sera argumenté et démontré. Ceci n’est dans l’ensemble pas une vérité assénée, mais une piste de travail et de réflexion, une philosophie pédago-éducative et non une idéologie qui s’adapte à tous les âges des apprenants. 

DÉFINITION ET SYNOPSIS DE LA PÉDAGOGIE RÉACTIVE


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Définition de la pédagogie réactive

                     La pédagogie réactive est une méthode d’apprentissage et d’éducation adaptée aux développements et aux capacités des individus, les amenant à prendre conscience des comportements indispensables à adopter  pour intégrer les compétences indispensables à leur réussite scolaire mais aussi sociale et professionnelle. Elle s’appuie sur les valeurs provenant du savoir-être, du vivre ensemble  et du travail : respect, tolérance, solidarité, liberté de découvrir, rigueur, exigence, motivation, implication, application, liberté d’entreprendre, d 'essayer et  de créer!

Synopsis de la pédagogie réactive

                              Dans les sciences humaines, l’être humain est tellement complexe, les individus tellement différents en fonction de tellement de paramètres, qu’il est impossible de n’être que d’une théorie. Il faut au contraire aller chercher dans toutes les théories. Qu’il est impossible d’être certain mais d’augmenter les probabilités de réussite. Qu’il est impossible de ne pas se tromper, donc l’erreur doit être acceptée comme méthode d’apprentissage et facteur de  remédiation grâce à l’analyse de la pratique. Comme l’erreur fait partie intégrante de notre profession, il faut savoir s’en excuser ! Une classe est une multitude d’individus aux capacités, caractères, réactions, coutumes, valeurs… différents et il sera indispensable de pratiquer de l’individuel, du groupement au milieu du collectif.

                 La  pédagogie réactive est le nom que j’ai donné à cette méthode pédagogique prenant en compte tous ces paramètres. Je n’ai rien inventé mais emprunté aux différentes méthodes pédagogiques et éducatives  que j’ai rencontrées soit en tant qu’élève, qu’étudiant, qu’apprenant (lors de formation, par moi-même à travers mes lectures, des vidéos, en tant qu’observateur), soit en tant que professionnel (surveillant d’externat et internat en collège, infirmier, éducateur, enseignant en établissement et à domicile), soit en tant que père, oncle, ami, soit en tant que responsable d’enfants lors d’activités. Certaines ont un nom et sont théorisées comme : la pédagogie active, le socio constructivisme, le compagnonnage, la pédagogie différenciée, le coaching, Montessori, l’acquisition par compétence… , et d’autres non, rencontrées par l’intermédiaire de personnes les appliquant au quotidien ! 

               Je ne vais point détailler les méthodes théorisées sachant que, des personnes bien plus compétentes que moi ont déjà écrit sur elles, dont leurs initiateurs. Je vous invite donc à faire les recherches qui combleront vos interrogations, sachant que je n’ai emprunté à chaque méthode que ce dont mes évaluations, mes constatations quotidiennes ont jugé pertinentes de mettre en œuvre et d’organiser. Et je tiens à préciser que je suis seulement un initiateur de cette vision de l’enseignement. A chaque enseignant, à chaque équipe de se l’approprier, de la moduler, d’en abandonner des pratiques en fonction de ses contextes et de ses évaluations propres !

                Mes références premières dans l’élaboration de cette méthode viennent  des pratiques pédagogiques et des exigences des métiers de la santé, de  la démarche de soins infirmiers et de  la notion de besoins. En effet, pour un médecin, un infirmier, toute erreur peut porter préjudice à l’intégrité physique et psychologique de la personne dont il a la charge, voire même peut provoquer le décès. Pour l’éviter, le professionnel doit se donner les moyens de savoir gérer ses peurs, ses difficultés, les imprévus, les à-côtés tout en préservant sa motivation, son implication et son application, éléments indispensables à un travail de qualité ! Il doit continuellement participer à la diminution du stress des personnes dont il a la charge et de leurs familles, ainsi que du sien. Les méthodes d’enseignements de la pédagogie active sont le fruit de réflexions ciblant les sources de difficultés identifiées, origines des perturbations des besoins physiques, physiologiques, cognitifs et sociaux des élèves, indispensables à l’intégration de compétences. D’où son nom de réactive, en réaction à chaque situation mettant en difficulté l’apprenant. J’utilise ici le terme d’intégration de compétences pour le différencier d’acquisition des compétences employé par l’éducation nationale. En effet, combien de compétences sont considérées comme acquises alors que finalement elles ne le sont pas, mais alors pas du tout ! Intégrer c’est en soi !

                    Les compétences visées prioritairement concernent le savoir-être ! Les capacités intellectuelles ne suffisent pas à la réussite d’un élève. Elles doivent être accompagnées d’attitudes indispensables permettant de les mobiliser. Et inversement, des comportements adaptés permettent de les développer. Elles n’auront de cesse de croître et de permettre la réussite scolaire de jeunes aux capacités intellectuelles soi-disant limitées !

              Dans les établissements scolaires,  elle nécessite obligatoirement un travail d’équipe, une harmonisation des pratiques mais aussi un temps dans l’emploi du temps des élèves de répartition de la classe ou des classes en fonction des capacités des élèves. Elle brise le tabou des cours en fonction du niveau des élèves, pas sur la totalité de l’année, mais sur quelques temps hebdomadaires et ceci aussi bien en primaire, au collège et au lycée.

                Elle intègre la notion de réflexe acquis. Un réflexe acquis est un acte conscient provenant d’un apprentissage que tout individu attelé à une tâche, mobilisera spontanément en étant capable de l’adapter aux situations exceptionnelles à partir d’un questionnement, d’une réflexion. En tant qu’infirmier, lorsque je dois mettre sur le côté une personne ne pouvant le faire par elle-même, je pose mes mains sur le dessus d’une épaule et au niveau du bassin pour la basculer. J’exécuterai cette tâche sans avoir à  penser à chaque fois à comment je  dois m’y prendre.  Mais cette spontanéité ne m’empêchera pas d’avoir analysé au préalable la situation et de savoir m’y adapter lorsque mon patient a par exemple une fracture du bassin ou l’omoplate fracturée. Le réflexe acquis n’est surtout pas un conditionnement, comme j’ai pu me l’entendre dire par une assistante d’inspectrice à qui j’expliquais ma méthode d’apprentissage pendant les TP de soins et d’hygiène à la personne, parce qu’ils nécessitent une analyse de la situation en amont de l’acte permettant d’adapter notre pratique à cette dernière. Toute action provenant d’un habitus mobilise les réflexes acquis s’ils ont été intégrés par le pratiquant

.         La pédagogie réactive c'est aussi la répétition des exercices et des pratiques, l’enseignement des diagnostics différentiels et l’expérience permettent de les acquérir. 

Elle est en perpétuel mouvement, s’adapte sans cesse aux difficultés des apprenants. C’est une pédagogie préventive en quelque sorte. Car nombre de ses pratiques ont comme objectif d’éviter l’apparition des difficultés scolaires ou sociales, d’éviter leur aggravation et leur rechute ou séquelles. L’enseignant est aussi un éducateur !

Elle est portée par l’exécution de projets qui visent à responsabiliser les apprenants, les rendre autonomes et en phase avec les réalités de leur formation.

Elle permet à chaque élève de pouvoir mobiliser l’une ou les intelligences qui lui permettra(ont) d’intégrer les compétences requises tout en ayant la possibilité d’en développer d’autres.

L’enrichissement culturel, l’apprentissage des codes permettant à l’élève de donner vie à son projet professionnel quel que soit son niveau social, font partie des objectifs de la pédagogie réactive. Elle est basée sur l’égalité des chances, l’universalité et non le suprématisme.

L’expression orale et corporelle est un moteur de la pédagogie réactive. Elle permet de lever les incompréhensions, d’instaurer un dialogue avec les élèves, de dépasser ses peurs du regard des autres, d’être dans une posture préparant dès le plus jeune âge les entretiens d’examens, de concours et d’embauche.  Elle intègre donc le théâtre, les jeux de rôles et l’improvisation comme discipline pédagogique.

La pédagogie réactive est une méthode positive, motivante, c’est-à-dire qu’elle n’accepte aucunement la dévalorisation de l’être et toute appréciation, toute sanction prononcée, se doit de l’être en référence à des comportements, une réalité sociale, scolaire et professionnelle inacceptables et non des capacités à un instant T si l’élève  est en difficulté, ou d’un jugement affectif donc subjectif.

 L’élève ne possède pas des lacunes mais des difficultés.

Elle responsabilise l’élève en lui faisant comprendre qu’il est le seul maître de ses actes et ses attitudes, que les excuses invoquées la plupart du temps, ne sont utilisées que pour se défausser de ses responsabilités et se mentir quant à ses  réelles intentions face aux objectifs fixés dès le départ ! Dans cette méthode, tout problème a une solution, à nous de nous donner les moyens d’aller la chercher pour la trouver et l’appliquer.

La pédagogie active est une méthode vivante, basée sur l’intégration du savoir-être indispensable à la vie en société et à la réussite professionnelle, la compréhension du discours donc du vocabulaire usuel, le débat, l’analyse, la réflexion, la motivation, l’implication, l’application, la contradiction, l’écriture, la créativité, l’erreur, l’évaluation formative, la mise en pratique, le travail en équipe, dans le respect des uns et des autres tout en  responsabilisant l’apprenant.

 Elle développe l’esprit critique argumenté indispensable à la prise de conscience aussi bien du côté de l'enseignant que de l'apprenant

   L’intégration des savoir-être, savoirs et savoir-faire tout au long de la vie  des élèves, indispensable à leurs progressions dans l’échelon scolaire en évitant l’accumulation de compétences non acquises (et non de lacunes comme je l’ai si souvent entendu exprimer),  n’est possible que si les enseignements suivent une logique pyramidale  incluant l’individu et ses besoins au sein d’un collectif. Ils commencent  à la naissance et  se terminent avec la mort. Ces enseignements se construisent à partir de la satisfaction des besoins des apprenants.


Satisfaction des besoins et sources de difficultés

LA SATISFACTION DES BESOINS

LEXIQUE

                 Chaque domaine, chaque discipline, utilise un vocabulaire adapté mais qui peut en fonction d’un argumentaire, d’un contexte, avoir des significations, des définitions différentes au sein d’une même discipline. Elles représentent aussi le support des mes réflexions, de mes analyses et des arguments évoqués. Elles sont au départ générales, pour être ensuite restituées dans leur contexte.

-Les capacités : aptitudes d’un individu à atteindre un objectif

Ces capacités sont de trois types :

    - Les capacités innées : ce sont les capacités intellectuelles naturelles. Chaque individu a des prédispositions aux apprentissages provenant d’un capital génétique, d’un bien-être utérin ou altéré par des maladies, qu’elles soient  congénitales ou arrivant au cours de sa vie.

    -Les capacités acquises : elles  proviennent d’apprentissages (éducation entre autres ), de vécu (culture, loisirs…), d’expériences et concernent toutes les compétences. Elles sont   dépendantes du niveau socioculturel familial.

     -Les capacités psychologiques ou ressources: ensemble des capacités mentales permettant ou limitant la mobilisation des capacités innées et acquises ainsi que l’intégration de nouvelles capacités Elles proviennent du vécu de la personne, dépendantes de la présence  ou absence de traumatismes et  de blessures douloureuses, de sa confiance en lui, de son rapport aux autres, de l'éducation, de sa gestion des frustrations ….  Elles font partie intégrante des savoir-être.

    Les capacités innées et acquises sont dépendantes des ressources c'est-à-dire de la volonté ou de la possibilité de l’élève à l’instant demandé de les mobiliser, faisant naître des comportements freinant ou favorisant les apprentissages. Un individu possédant toutes les capacités de faire ou réussir n’y arrivera pas forcément, parasité  par une faiblesse des ressources à cet instant. Et à l’inverse, une personne n’ayant pas forcément toutes les capacités, réussira grâce à la mobilisation de ses ressources, lorsque l’objectif à atteindre n’est pas disproportionné par rapport à elles. Malgré l’apport et la mobilisation de toutes ses ressources, les capacités d’un individu peuvent l’empêcher d’atteindre un  objectif. Comme par exemple un élève de bac professionnel de réussir médecine. Mais sur ce dernier point, attention de ne pas négliger les ressources d’un apprenant dans l’atteinte de son objectif, car bien souvent l’enseignant se permet de donner son avis sur la réussite d’un élève en ne tenant compte que de ses capacités à un instant T et surtout  sans tenir compte  qu’ à un certain moment ,l’élève sera capable de mobiliser les ressources lui permettant de réussir. Il n’est pour certains élèves qu’une question de temps.

     -Les compétences : ensemble des capacités et des ressources mobilisées pour atteindre un objectif.
Elles sont déclinées en savoir, savoir-être, savoir-faire. Elles peuvent être innées mais proviennent la majorité  du temps  d’apprentissages personnels, dénommés apprentissages autodidactes ou d’enseignements dispensés par une tierce personne : parents, familles, éducateurs sportifs, enseignants…
  Il existe un nombre incalculable de définition des compétences. Je pense qu'enfin il est important que la théorisation se simplifie les choses afin de pourvoir affiner les théories en fonction des situations. Du général eu particulier, et donc qu'enfin toute personne concernée s'accordent sur les définirons générales.

           -Les savoir : ensemble des connaissances intégrées et des outils nécessaires à la résolution de problèmes, permettant la mise en œuvre de savoir-être et savoir-faire:

    -Les savoir-être : ensemble des comportements appropriés, manifestés lors de toute situation.

Ils sont de 3 types. Je les ai donc nommés :
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L     .Les savoirs-êtres de la respectabilité : ils concernent le respect des règles, des lois, des règlements explicites ou implicites, le respect des autres,  le savoir-vivre mais aussi le respect de soi-même, favorisant la relation sociale, le lien social.
-         
L       .Les savoirs-être du labour : ils concernent les comportements de l’investissement au travail.
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       .Les savoir-être psychologiques : ce sont tous les comportements  appropriés permettant de surmonter les difficultés ou les échecs.

    -Les savoir-faire : ensemble des pratiques appropriées mobilisé lors de la réalisation d’actes, de taches.


                                                                                                                                             




Définir les besoins

                Nous pouvons définir les besoins dans le domaine de l’enseignement comme les exigences nées de la nature et/ou de la vie sociale en lien avec les développements moteurs, intellectuels et psychologiques de chaque individu, lui permettant l’intégration de compétences.

     Ils apparaissent dès le monde utérin et participent aux développements psychomoteurs, affectifs et intellectuels de chaque individu.

-Les besoins physiques : boire et manger, éliminer, se vêtir… 
-Les besoins  psychologiques : ce sont les besoins participant au bien-être psychologique de l’apprenant donc à ses ressentis : être reconnu en tant qu’individu, être valorisé, prendre confiance en soi, avoir un avenir, gérer ses frustrations, diminuer son stress, rester calme et patient…
-Les besoins cognitifs : ce sont les besoins  indispensables à l’optimisation   des capacités intellectuelles de chacun : être concentré, répéter et comprendre pour intégrer les compétences, prendre plaisir à travailler et si ce n’est le  cas accepter de devoir travailler,…
-Les besoin sociaux : faire partie d’un groupe, avoir des amis, avoir des loisirs, , respecter les normes, les valeurs et les coutumes qui vont permettre à l’individu de s’intégrer dans la société et d’y construire son avenir, respecter et écouter les adultes tout en sachant construire sa propre réflexion ensuite… La socialisation participe à la satisfaction de ces besoins.
Certains de ces besoins concernent tous les élèves, d’autres seulement quelques apprenants à différents degrés car leur satisfaction est liée essentiellement à la mobilisation de capacités  et de ressources. Les besoins sont donc en perpétuel mouvement. Un besoin satisfait peut devenir perturbé suite à l’impossibilité ou la non volonté de l’élève de mobiliser ses capacités et ses ressources pour des raisons de mal-être psychologique.

                       Un besoin perturbé devient satisfait grâce à l’apport de nouvelles ressources :
-De nouvelles capacités acquises à partir de nouveaux apprentissages ou de  nouvelles méthodes d’apprentissages, de l’expérience née des différentes pratiques, de l’analyse des pratiques.
-De nouvelles  capacités psychologiques à partir de nouveaux apprentissages ou de l’apparition d’un mieux être permettant l’adoption des comportements favorisant la mobilisation des deux autres types de capacités, innées et acquises.

           Donc chaque besoin (sauf pour les besoins physiques dans l’enseignement) nécessite de mobiliser ses capacités associées à un ensemble de comportements pour le satisfaire. Ils obligent l’enseignant à prendre en compte l’individu, d’adapter ses enseignements, ses comportements au sein d’une même classe, d’un même niveau scolaire, car tous ses élèves n’ont pas les mêmes besoins, les mêmes capacités pour atteindre un objectif identique décidé par le ministère de l’éducation nationale. Là est tout l’enjeu de l’enseignant : satisfaire les différents besoins de chaque élève en facilitant les apprentissages et pas  seulement en transmettant des savoirs à tous les élèves.

         Bien entendu, comme pour l’infirmier, le médecin…, il n’est pas possible pour l’enseignant de satisfaire totalement tous les besoins de tous les élèves de part sa fonction ou l’origine de la source de difficulté entraînant une impossibilité de l’intégration de l’ensemble des compétences objectivées. Mais son investissement reconnu par chaque élève concerné, à mettre en place des méthodes et des exigences adaptées aux sources de difficultés, suffit la majeure partie du temps pour leur apporter un mieux être pédagogique, qui sera ensuite reconnu par l’ensemble de la classe et des familles. Bien sûr, l’enseignant n’est pas la seule personne intervenant dans l’apport des ressources.

          Besoins, sources de difficultés, mieux être, bien-être, satisfaction, perturbation sont les termes usuels de la démarche de soins infirmiers de Virginia Henderson. Madame Henderson, infirmière canadienne, créa la démarche de soins infirmiers à partir d’un registre de besoins physiques et psycho-sociaux au nombre de 14 appelés les besoins fondamentaux. A partir d’un recueil de données établi par les infirmiers, obtenus lors de questionnements du patient et de sa famille, de visualisation de son dossier médical et lors de soins et surveillances, chaque infirmier peut établir un ou plusieurs diagnostics infirmiers  lui permettant de mettre en place des soins et leurs suivis appropriés émanant de son rôle propre. 
       Le rôle propre infirmier est constitué de  l’ensemble des soins dispensés par un infirmier ou délégué à un auxiliaire sous sa responsabilité, faisant partie de ses attributions professionnelles et  décidé de sa propre initiative à partir des diagnostics révélés par la démarche de soins. J’ai donc appliqué cette démarche de soins à l’enseignement, en mettant en place des évaluations, des positionnements, des méthodes, identifiant  les sources de difficulté des élèves, me permettant ainsi de différencier mes enseignements et d’adapter mes interventions à leur encontre.


 J’ai adapté ce vocabulaire au domaine de l’enseignement./

-Une source de difficulté est l’origine de la perturbation du besoin.

-Un besoin perturbé est un besoin dont l’apprenant ne peut mobiliser   l’ensemble des capacités, des comportements indispensables à sa satisfaction soit parce qu’il ne les possède pas, soit parce qu’il n’en a pas la volonté ou la possibilité.

-Un besoin satisfait est un besoin dont l’apprenant possède et mobilise toutes les capacités et les comportements permettant l’intégration et la mobilisation de compétences.
Prenons l’exemple du besoin d’être concentré pour intégrer un savoir. Sa satisfaction dépendra des capacités innées, acquises mais aussi et surtout de l’ensemble des comportements favorisant ou empêchant la mobilisation de ces  capacités comme : regarder la télévision en même temps, vouloir terminer avant d’avoir commencé, ne pas vouloir travailler, ne pas vouloir se mettre au calme…  amenant l’apprenant à être ou ne pas être concentré ou suffisamment concentré.
Une fois l’état de concentration atteint, encore faut-il le rester et là, intervient un autre besoin nécessitant d’autres capacités et d’autres comportements en plus de ceux mobilisés pour parvenir à cet état.

-Les moyens de suppléance : matériels, personnes, méthodes permettant à l’élève de surmonter ses difficultés, son ou ses handicaps, de retrouver une certaine autonomie lui permettant d’être scolarisé et d’atteindre le maximum d’objectifs exigés par son échelon scolaire. Un moyen de suppléance peut être un assistant de vie scolaire, un fauteuil roulant, un ordinateur, ou un peu plus de temps pour réaliser un travail.

-Le bien-être: état psychologique provoqué par la satisfaction de tous les  besoins nécessaires à l’atteinte d’un objectif en termes de compétences.

-Le mieux être : état psychologique né d’une diminution de stress, provoqué par la ou les progressions reconnues par l’individu lui-même vers le besoin satisfait dans le cas d’un ou plusieurs besoins perturbés.

- Le stress : réponse physiologique ou comportementale à une situation d’angoisse (une mise en difficulté) ou d’échec. Il nait d’un déséquilibre entre ce qui est exigé de la personne et les ressources dont elle dispose pour y répondre. Il est donc l’ «en  vie» car seule une personne n’en ayant rien à faire ou morte ne présente aucun stress. C’est donc une réponse d’adaptation à une situation d’inconfort dépendante des ressources de tout individu. Leur mobilisation permettra de gérer ce stress, leur épuisement de subir ce stress. L’enseignant participe à cette gestion du stress  car il est un des acteurs dans l’apport des ressources de par ses attitudes, ses méthodes éducatives et pédagogiques.
 Il ne doit surtout pas être un facteur d’épuisement, le système scolaire s’en chargeant déjà pour certains élèves, surtout les plus en difficulté !
Si l’on évalue la présence de  stress sur une échelle de 1 a 10, le bien-être correspond à 1 et le mieux être correspond à une diminution de ce stress.  Donc si un individu exprime son état de stress à 8 sur cette échelle, redescendre à 7 lui permet d’être en mieux être. Et c’est là qu’intervient l’accompagnement à la gestion du stress par l’enseignant.



Les différents besoins

              Les besoins physiques : je n’en ferai point la liste mais leurs satisfactions sont primordiales dans la motivation, l’application et l’implication des apprenants vis-à-vis de leurs études. Autant à cause du regard des autres, des différences non assumées, de la nécessité de moyens de suppléance pour les personnes handicapées, du besoin d’énergie nécessaire à  l’accomplissement de toutes les tâches indispensables à l’intégration des savoirs et des savoir-faire.

             Les besoins psychologiques :
-Etre accompagné tout en pouvant faire sa propre expérience.
-Avoir des modèles positifs. 
-Se voir définir un cadre, des obligations, des limites, des repères mais aussi avoir des temps de liberté.
- De  s’adapter aux situations
-Ressentir qu’il appartient au groupe classe mais aussi qu’il peut jouir de moments d’indépendance qui ne lui seront pas reprochés ensuite.
-Pouvoir accepter d’entendre ce qu’il en est réellement sur ses capacités, ses comportements, ses résultats scolaires, tout en étant valorisé sur ses capacités à évoluer, à progresser.
-Apprendre à gérer le stress.
-Apprendre à gérer les frustrations.
-Etre confronté aux comportements, aux rigueurs, aux exigences qui seront nécessaires dans sa vie sociale en tant qu’individu, futur conjoint, futur parent,  futur professionnel compétent tout en ayant besoin de jouer, de créer, de se détendre, de rêver, de «voyager», de ne rien faire, de se défouler…
- Vivre l’équité tout en apprenant à réagir le plus positivement possible aux injustices de la vie.
-Faire partie d’une école capable de lui promettre un avenir le plus possible en réalité avec ses capacités, ses passions.
-Acquérir le plaisir du  travail «bien fait».
-Etre évalué en mettant en mots compréhensibles et précis sur ce qu’il a produit en fonction d’objectifs précis tenant compte de ses capacités et de sa progression (évaluation formative) et non forcément être noté (évaluation certificative).
-Pouvoir exploiter ses dons, ses passions.
-Ne pas se satisfaire d’une note proche de la moyenne c’est-à-dire 10, qui est malheureusement une référence dans notre  système scolaire mais qui, en terme de compétences, est TOTALEMENT INSUFFISANT ET NE FAIT QUE SUPPOSER DE LEUR ACQUISITION !
-Apprendre à prendre plaisir à se cultiver, à chercher lorsque l’on ne sait pas (aujourd’hui tout est tellement plus facile avec internet).
-Apprendre à aimer travailler pour réussir et non pour simplement faire ce qu’on lui a demandé.
-Vivre les conséquences de ses actes.
-Avoir confiance en soi
 -Accepter les règles du milieu scolaire
……….
              Les besoins cognitifs :
-Bénéficier d’un temps d’apprentissage (temps qui lui est nécessaire pour intégrer des compétences), d’un temps de résolution d’exercices qui lui est propre.
 -Apprendre à ne pas se satisfaire du minima.
-Appendre à chercher par soi-même.
-Comprendre pour intégrer.
-Comprendre que ses difficultés demanderont un travail plus conséquent
-Apprendre à se concentrer et à le rester le plus longtemps possible.
-Avoir des références à la vie quotidienne.
-Ecrire les éléments essentiels du cours.
-Avoir des temps de relaxation, de calme.
-Vivre le cours comme une histoire illustrée d’exemples où l’expression orale est importante.
-Pouvoir prendre le temps de ne pas  passer à d’autres apprentissages par matière tant que les compétences indispensables à sa progression ne sont pas intégrées.
-Pratiquer de nombreuses fois à l’aide d’exercices en fonction de ses compétences à l’instant T.
-Bénéficier d’enseignements pyramidaux et transversaux tenant compte des compétences réellement acquises et non supposées acquises !
-Répéter pour intégrer et surtout reprendre les travaux dont les objectifs ne sont pas atteints en obtenant de nouvelles informations lui permettant de les atteindre !
-Apprendre à réfléchir, à organiser sa réflexion en recevant petit à petit les éléments lui permettant de réussir les exercices en fonction de ses difficultés, de ses échecs pour apprendre d’eux et non décrocher à cause d’eux !
-Poser sa réflexion sur un brouillon.
-Avoir du travail à la maison donné par les professeurs pour être évalué et disposer du temps nécessaire à la compréhension et à la réalisation des tâches avec exigence et rigueur.
-Pouvoir s’exprimer durant les cours, poser des questions, comprendre que le groupe n’est pas une contrainte mais une force et qu’une classe, une école, un pays est une équipe c’est-à-dire un ensemble d’individus tous différents, mais qui s’entraident pour ensemble, atteindre les objectifs fixés.
……

Les besoins sociaux :

-Apprendre les normes sociales, les valeurs lui permettant d’adopter les comportements indispensables à son intégration sociale.
-Etre respecté pour qui il est.
-De reconnaissance par les autres.
 -Appartenir à une école qui est la réalité de la vie sociale d’aujourd’hui afin d’échapper aux discriminations ou de devenir discriminateur avec comme moteur la cohésion sociale.
 -Apprendre que le respect n’est pas un dû mais une entité indispensable à une vie sociale apaisée dont il est le premier maillon parce qu’il est un enfant, un adolescent face aux adultes.
-Appartenir à une école, lieu de découvertes culturelles et sportives de toutes les époques, de tous les styles, de toutes les origines et qu’elle soit un pont, un tremplin lui permettant d’évoluer socialement.
-Apprendre à utiliser les nouvelles technologies.
-Devenir autonome tout en comprenant qu’il existe aussi des obligations collectives auxquelles il ne peut échapper.
-Appartenir à un réseau (l’école doit être un lieu de réseau entre les élèves, les anciens élèves et les professionnels, les entreprises, les établissements professionnels).
……….
                      Tous les besoins ne sont pas présentés. L’objectif étant d’en mettre en évidence un certain nombre pour  faire comprendre leur importance dans les apprentissages. L’objectif d’intégration des compétences ne peut se faire sans au préalable avoir comme objectif la satisfaction des besoins la favorisant.
                         De plus, un grand nombre de ces besoins proviennent d’apprentissages qui ne sont pas le fait seulement des enseignants. Il sera donc indispensable que l’éducation nationale et les enseignants mettent en place des méthodes et véhiculent des valeurs, facilitant la déconstruction et la reconstruction de comportements, connaissances et pratiques inadaptés en adaptés pour les apprentissages et l’intégration sociale. Et bien entendu, des méthodes ne relevant pas du lavage de cerveau mais impliquant à court terme l’adhésion des élèves par compréhension des bénéfices apportés.
                A partir des besoins des élèves, voici ce que doit être l’école, le collège, le lycée, la faculté : le lieu d’apprentissage pour tous, menant à une vie sociale et professionnelle la plus épanouie possible, intégrant les valeurs de la république française que sont liberté, égalité, fraternité. L’école doit être un lieu d’intégration et non d’exclusion, un lieu de réduction des inégalités sociales. L’école est le lieu des envies d’intégrer, de comprendre, de prendre le temps de bien faire, de découvrir, d’échanger, d’évoluer, d’aimer, de détester mais de devoir malgré tout le faire car la vie le demande, et même l’impose.  L’école est donc aussi le lieu d’apprentissage des comportements permettant d’entrevoir un avenir social et de réagir le plus positivement possible à ses échecs et pas seulement le lieu d’apprentissage de connaissances qui ne seront pas forcément toutes utiles une fois adulte et malheureusement, actuellement, c’est le ressenti d’une majorité d’élèves (ce que j’apprends ne me servira à rien).




Les sources de difficultés

                             Toutes les méthodes mises en place sont dépendantes de la présence ou non de sources de difficultés empêchant la satisfaction des besoins de l’apprenant. Elles sont un frein à la progression aussi bien de l’élève en facilité, l’empêchant d’aller plus loin, qu’à celui en difficulté, accumulant un retard dans l’intégration de connaissances fondamentales indispensables à ses progressions.
             Ces sources de difficulté sont en lien avec les capacités intellectuelles, avec les apprentissages des savoir-être et de la mobilisation des ressources de chaque élève, mais aussi avec les méthodes d’enseignements, la personnalité de l’enseignant, le niveau d’exigence des parents, le niveau d’exigence de l’éducation nationale en matière de comportements de respectabilité et face au travail, à ses relations familiales, à son intégration sociale, à ses différences avec les autres, à son bien-être, à ses capacités physiques, aux différences de méthodes et d’exigences entre les enseignants, au dénigrement des enseignants par la famille, à sa confiance en soi, à ses échecs, à la présence de traumatismes ou de  blessures douloureuses, à son orientation l’éloignant de son projet professionnel, au calme dans la classes…
         Les facteurs originels des sources de difficulté sont tellement nombreux qu’il est impossible de les détailler sans en devenir lassant .Les sources de difficultés sont liés à l’apprenant elle-même ou à son environnement. Prenons en  exemple le chahut en classe. Pour satisfaire le besoin de calme pour apprendre, l’enseignant devra être à même de gérer sa classe. De plus, même sans en connaitre la cause de la source de difficulté ou pouvoir agir dessus, il se  doit  d’essayer d’accompagner l’apprenant à mieux gérer ses difficultés. 

             La pédagogie réactive ne demande pas  aux enseignants de faire réussir tous les élèves, mais de mettre en évidence les sources de difficultés contre lesquelles un élève, accompagné par l’ensemble des intervenants et de ses camarades de classe, mobilisera ses énergies afin de réussir à progresser, et de se prouver ainsi, qu’il n’est pas aussi con qu’on a bien voulu lui faire croire ! Et le terme progresser prend tout son sens, car c’est à force de progression, même minime, que l’élève parviendra à réussir.














la pyramide des apprentissages


                                                       

Explication générale de la pyramide des apprentissages

Explication de la pyramide
Cette pyramide des apprentissages est la superposition de compétences générales perméables (exprimées par les lignes discontinues entre chaque étage) entre elles, ayant comme objectif final « l’amour »du travail  bien fait. Les compétences générales sont superposées en fonction de leur priorité d’intégration afin d’atteindre les objectifs fixés par l’éducation nationale ou par une professionnalisation. Ce cheminement, je dirais plutôt ces cheminements, sont appelés processus. Elle représente donc le processus global d’apprentissage  mais aussi le processus par séance.
Le processus global d’apprentissage :
-Le temps est la période s’échelonnant de l’école maternelle à la reconnaissance d’une professionnalisation ou d’une spécialisation.
-Les étapes indispensables à l’atteinte de l’objectif sont les étages de la pyramide.
-L’objectif est de devenir un professionnel ou un spécialiste, un expert.
Le processus d’apprentissage par séance :
-Le temps est une séance d’enseignement.
-Les étapes indispensables à l’atteinte de l’objectif sont les étages.
-L’objectif est l’intégration des compétences visées par la séance.
La pyramide représente aussi la progression des apprentissages pour chaque savoir, dépendante de la compréhension et de l’intégration de ceux rencontrés précédemment. D’où un nombre important d’échecs scolaires liés au non respect de l’intégration des compétences avant d’en dispenser de nouvelles.

Cette pyramide me vint naturellement à l’esprit, je dirais même plus, inconsciemment à l’esprit tellement elle fut une évidence pour moi : représenter la progression de tout élève dans ses apprentissages à partir de l’interrelation entre les compétences elles-mêmes, mais aussi les compétences et la satisfaction des besoins indispensables à leur intégration  afin d’atteindre  les objectifs culminants de «l’amour» du travail bien fait durant les apprentissages et la professionnalisation en fin d’apprentissage. Elle se trouve être proche  de celle de Maslow faisant elle aussi référence aux besoins physiques, psychologiques et sociaux indispensables à l’atteinte du bien-être social. Au début, j’en fus gêné, mais après quelques réflexions, j’en fus heureux  car elle  conforte mes constats et évaluations sur la nécessité du concept de  satisfaction des besoins engendrant un bien-être ou mieux être scolaire  indispensable à tout apprentissage

La représentation de la pyramide des apprentissages

La représentation de chaque étage

Les chefs-d’œuvre

            Je commence  par expliquer le dernier étage appelé chefs-d’œuvre pour éviter les  interprétations galvaudées à son sujet.

Les chefs-d’œuvre :

                Les chefs-d’œuvre sont le sommet de cette pyramide car ils sont le saint Graal de tout professionnel investi et motivé par son travail. Il tutoie les étoiles lorsqu’il est reconnu comme artiste dans sa profession. Ces chefs-d’œuvre demandent du temps et de la persévérance. Ils devraient être un aboutissement non pas réservés à une élite mais possible à  tous les professionnels, compensant les soi-disant faiblesses de leurs capacités intellectuelles par la mobilisation de ressources développées tout au long de leur formation. Parmi les ressources, l’expérience professionnelle est prépondérante pour le réaliser. Qu’elle provienne de notre expérience ou de celle des autres professionnels que nous nous sommes empressés d’enquérir. L’autre est un compagnon indispensable à toute progression à partir du moment où les ressources de l’apprenant lui permettent d’être à l’écoute et d’avoir intégré assez de connaissances fondamentales pour être apte, à partir d’un argumentaire, à prendre pour légitime ou non les recommandations qui lui sont faites. C’est l’esprit critique.

 Une réalisation parfaite est une tâche professionnelle exécutée à partir du moment où le professionnel dispose de toutes les compétences et mobilise la rigueur, l’exigence, les investissements humains indispensables, donc toutes ses ressources pour sa concrétisation en tenant compte des impondérables.

                    Je sais bien qu’en ce qui concerne le mot parfait, j’aurai toujours des détracteurs. Mais, même si j’utilise les mots : impeccable, accompli, irréprochable… , ils seront toujours présents car il y aura toujours des personnes prêtes à critiquer votre travail, à chipoter pour des imperfections visibles seulement par elles, qu’elles soient parfaites ou impeccables ou accomplies ou… pour des raisons d’égo, de jalousie, de pouvoir et je ne sais quoi encore. Je l’utilise parce qu’il représente une image positive d’exigence qui devrait prévaloir pour toute tâche professionnelle que l’on soit ouvrier, artisan, chirurgien, avocat, infirmier, enseignant… Comme s’il s’agissait d’une intervention chirurgicale dont vous êtes le patient en tenant compte bien entendu des difficultés que pourrait rencontrer le chirurgien, indépendantes de ses compétences et de ses ressources mobilisées.
               Pour l’apprenant, cette réalisation parfaite représente la mobilisation de toutes ses ressources lui apportant une probabilité élevée de réussir ce qui lui est demandé lors de chaque séance.

          Dans le processus d’atteinte de la réalisation parfaite, il faut donc différencier les impondérables, l’erreur et la négligence.

Les impondérables sont des faits réels empêchant l’atteinte de la réalisation parfaite qui ne peuvent être attribués au professionnel. Il  s’adaptera pour en produire une le plus parfaitement possible en les contournant.

L’erreur est un fait non intentionnel par défaut de mobilisation de ressources.  

La négligence est soit une impossibilité par surestimation de ses compétences ou de ses capacités, soit une non volonté de parvenir à la réalisation parfaite.

                    Pour la matérialisation de cette pyramide, je me suis appuyé sur le  compagnonnage, la  formation de la réalisation parfaite avec la création matérialisée d’un chef-d’œuvre, premier d’une longue série. Et chaque tâche professionnelle se devra d’être un chef-d’œuvre d’où sa mise au pluriel. Et tout professionnel devrait se donner les moyens de  devenir compagnon, car chaque individu n’exige-t-il pas du professionnel qu’il emploie ou consulte une réalisation parfaite ?

Une réalisation parfaite nécessite :
-En premier, un respect des collègues et/ou des clients, de la motivation à la réaliser, de l’implication, de l’application, donc de l’investissement personnel, un bien être psychologique. Ce sont les savoir-être.

-En deuxième, l’intégration de savoirs fondamentaux favorisés par un savoir-être adapté permettant l’intégration d’autres compétences et la mise en pratique par transcription.

-En troisième, une réflexion méthodique permettant d’adapter la mise en pratique par transcription à différentes situations pouvant être rencontrées mais pas  forcément enseignées, permettant elles aussi l’intégration de nouvelles compétences.

-En quatrième, de mettre en œuvre dans le réel toutes les compétences intégrées lors de projets, de stages et d’en intégrer d’autres à partir de ces expériences dignes d’un professionnel.

-En cinquième, obtenir à partir de l’intégration de toutes les compétences indispensables associées à la mobilisation de toutes les ressources nécessaires la réalisation parfaite.

                      Les chefs-d’œuvre représentent donc l’amour du travail bien fait, le professionnel artiste. Ce niveau d’exigence n’est point demandé aux élèves durant leur formation car très peu d’entre eux possèdent toutes les capacités et les ressources pour produire un chef-d’œuvre à chaque travail imposé, surtout à cause du manque d’expérience et de la diversité des disciplines. Par contre, l’enseignant lui demandera  un investissement en rapport avec ses ressources afin de se donner les moyens de réussir au mieux ce qui lui est demandé et ainsi intégrer les réflexes acquis indispensables aux réalisations de chefs-d’œuvre une fois devenu professionnel. Ces chefs-d’œuvre représentent donc pour l’apprenant les tentatives de réalisation d’un  travail bien fait.



Les savoir-être

Les savoir-être se définissent comme l’ensemble des comportements adaptés à une situation. Ce sont les fondations de tout apprentissage car ce sont eux qui vont permettre la mobilisation des ressources et des capacités intellectuelles responsables de l’intégration des compétences nouvelles. Ils sont de 3 types que j’ai nommés ainsi :
-          Les savoir-être de la respectabilité
-          Les savoir-être du labeur
-          Les savoir-être psychologiques
 
Les savoirs-être de la respectabilité :

Ce sont tous les comportements indispensables au respect des autres, à la socialisation, à l’intégration sociale donc professionnelle. Ils facilitent la vie collective et empêchent les stigmatisations, les jugements tout faits, vecteurs de trop nombreux mal être. Ils représentent l’égalité entre tous les apprenants et le respect d’une hiérarchie statutaire, c'est-à-dire inhérente au statut social de chacun. Quoi qu’on en dise, il n’y a pas égalité entre un enseignant et un élève, entre un infirmier fraîchement diplômé et un autre arborant 20 ans de métier. Le respect d’une hiérarchie sociale est indispensable au bon fonctionnement d’un collectif non pas basé sur la richesse financière ou l’appartenance à un quelconque groupe mais simplement relié à l’expérience. Et évidemment, le supérieur hiérarchique n’abusera aucunement des pouvoirs conférés par son statut. Et il n’espérera qu’une seule chose : qu’un jour le formé dépassera le formateur grâce à la transmission de ses savoirs nés eux aussi d’apprentissages, d’expériences professionnelles et personnelles.

Les savoir-être du labeur :
Ce sont tous les comportements indispensables à l’amour du travail bien fait : motivation, implication, application.
La  vision de progression grâce à la répétition en est leur carburant. Une répétition sur du court terme et flottante, c'est-à-dire comportant des variations, permet d’éviter les lassitudes et les frustrations nées de non progressions  et de similitudes. Mais la répétition est indispensable à l’intégration des compétences quelles qu’elles soient, tel l’étudiant infirmier qui posera un maximum de cathéters veineux durant son stage, seul moyen de lui apporter l’expérience et la maîtrise gestuelle et psychologique indispensables à leur pose lors de situations extrêmement compliquées et anxiogènes, en favorisant l’intégration des réflexes acquis et de l’esprit critique.
          Les savoir-être du labeur requièrent l’utilisation d’outils indispensables comme l’organisation de sa réflexion, l’utilisation d’un brouillon, la recherche de connaissances ou de matériels, des méthodes d’apprentissages apportant implication et application mais ils sont surtout dépendants de la motivation à faire quelque chose. L’absence de motivation n’est pas seulement une question d’envie dans le sens «je ne le veux  pas » de la part de l’individu, mais aussi une question de possibilité en lien avec ses capacités intellectuelles et ses ressources psychologiques mobilisables à ce moment-là que j’appelle les savoir-être psychologiques.

Les savoirs-être psychologiques  ou ressources:

                 Ce sont les comportements mobilisés par un individu lui permettant de se motiver, de surmonter les difficultés et les échecs, de se déstresser. L’ensemble de ces savoir-être est communément appelé le mental.

                Ils ne dépendent pas seulement des enseignements mais aussi du vécu et de la vie des individus. Ils sont donc variables en fonction des situations et de l’instant T.

Ils nécessitent une vision positive des actes à réaliser ainsi qu’une confiance en l’accompagnant pour favoriser le dépassement, même minime, de ses difficultés.

Ils ne sont pas réservés aux seuls psychologues, psychiatres, éducateurs spécialisés, psychomotriciens. L’enseignant joue un rôle prépondérant dans l’intégration des savoir-être psychologiques en ne cherchant pas à résoudre les troubles psychologiques mais en favorisant la diminution du stress né de ces troubles car il est lui-même, par ses attitudes, ses demandes, ses exemples… vecteur de stress soit directement soit indirectement, parce qu’il fait ressurgir certaines situations traumatiques et douloureuses ou tout simplement parce qu’avec ses demandes, il met l’élève en difficulté ou en rébellion. 
             L’apprenant n’est pas une machine qui ne fonctionnera pas ou mal à la moindre mauvaise manipulation, mais un individu qui possède une mémoire, des besoins, un vécu plus ou moins traumatique psychologiquement et dont la moindre action préjudiciable  à son encontre peut être un frein à son développement intellectuel, son envie d’apprendre et d’adopter les comportements adéquats a sa  scolarité et sa vie sociale : un être humain qui a besoin d’être en bien-être ou en mieux être pour apprécier d’être à l’école.

    Une action préjudiciable se définit comme un acte à l’encontre d’une personne qui ne serait argumenté ou dont les arguments sortent du cadre imposé par  le  champ d’action du professionnel, ou bien un acte portant atteinte intentionnellement à son intégrité physique et psychologique ! 
D’où l’importance d’informer les élèves et leurs parents, dès le début de l’année scolaire, sur les exigences liées à la scolarité pour que tout acte cohérent ne soit pas vécu comme préjudiciable.

  Finalement, tout individu dans sa vie sociale et professionnelle sera submergé de contraintes, vecteurs de stress dont il  ne pourra se soustraire.
Il ne pourra en adopter les codes, les comportements adaptés à ces contraintes, qu’à partir du moment où son stress engendré par cette situation diminuera. A partir de cet état de fait, la posture principale à adopter en tant que formateur, enseignant, devenait une évidence : la posture de coach, accompagnant à  la gestion du stress.

             Je définirai la posture de coach comme celle de l'accompagnement de tout apprenant  à prendre conscience  des ressources a intégrer et a mobiliser en fonction de ses capacités et compétences  afin d' atteindre les  objectifs demandés par sa scolarité

                   J’emploie le terme mental car c’est le terme le plus couramment utilisé dans le coaching. On peut le définir dans l’enseignement comme l’ensemble des capacités intellectuelles et des adaptations psychologiques permettant à tout individu d’atteindre des objectifs adaptés à ses capacités quelles que soient les situations rencontrées. 

 Cet investissement à faire que l’usager réussisse à progresser, malgré les difficultés et les échecs est primordial dans le métier d’enseignant. La posture de coach n’est surtout pas une posture miraculeuse, mais à travers la reconnaissance  par les élèves et leurs familles de cet investissement, elle engendrera un respect, une confiance en lui, qui par effet boule de neige se répercutera sur les motivations à progresser de chaque élève. Tel un médecin, un infirmier, qui malgré le décès de son patient sera remercié par la famille d’avoir tout tenté ou de l’avoir laissé quitter notre terre sereinement, remerciant non pas l’échec inéluctable mais leurs investissements dans l’accompagnement vers le mieux être de la  personne en dépit ce cette situation inévitable. Ou bien  les investissements de ces professionnels apportant une amélioration aux niveaux physiques, psychologiques et sociaux chez toute personne atteinte de problèmes de santé. 

     Je sais très bien que pour une majorité d’enseignants, je suis débile rien que d’employer le terme de coach. Très peu semblent avoir envie de se l’approprier, d’imaginer cette posture comme  faisant partie intégrante de leur profession.  Mais alors s’il faut être débile pour mener à bien ses missions auprès des élèves, je préfère alors ne pas être sain d’esprit et assumer pleinement donc  le fait de l’être. 
      Il est vrai que je n’apprécie pas ce mot en tant que tel, mais je n’ai trouvé aucun mot français intégrant tout ce que représente le mot coach en anglais à mes yeux. Le coaching est essentiel car il amène l’apprenant à pendre conscience des comportements qui freinent ses apprentissages et son bien-être social pour, en lui donnant les outils, être capable par lui-même de progresser et d’atteindre les objectifs qui lui ont été fixés, en fonction de ses capacités. L’élève n’est ainsi pas noyé dans un collectif, mais bénéficie aussi d’une pédagogie et d’une éducation adaptées et individualisées lui permettant d’exister en tant que personne appartenant au groupe classe, et qui aura la possibilité d’atteindre les mêmes compétences que ses petits camarades. Il n’est pas relégué dans un coin de la classe en attendant que le cours finisse, comme cela est trop souvent le cas ! Et il donne aux meilleurs d’entre eux la motivation de ne pas se reposer sur leurs lauriers !

        Travailler auprès de personnes souffrant de trouble envahissant du développement, nouveau terme pour désigner les personnes autistes,  fut aussi pour moi une vraie révélation sur ce qu’était la vie, à travers leurs réactions décuplées par rapport à une personne sans handicap, à cause de leur stress quasiment permanent. Quand je les côtoyais, je donnais cette définition de leur vie et donc de la notre. La vie, c’est être stressé. Un stress qui peut varier en fonction des situations, du vécu… Un stress  qui ne demande qu’à apprendre à être géré pour atteindre le mieux être ou le bien-être psychologique.
      Le bien-être psychologique, c’est n’avoir aucun stress, le mieux être psychologique, diminuer son stress. J’entends aujourd’hui tout le monde se plaindre du stress alors que ne plus avoir de stress, c’est peut-être l’état de bien-être, très difficile à obtenir, ou alors ponctuellement, mais c’est surtout la mort. Donc être stressé lors de certaines situations est une confirmation que nous sommes bien en vie. Et c’est aussi une preuve de notre envie car n’avoir aucun stress peut aussi  signifier «je m’en fiche».

       L’accompagnement  à la gestion du stress est donc prépondérant dans toute approche pédagogique et éducative car comment demander quoi que ce soit à une personne dont l’état de stress intense est permanent ?  Vous devez d’abord commencer à  le diminuer, et une fois en mieux être, il sera apte à vous écouter, la première étape indispensable à tout apprentissage ou réponse adaptée à une demande.
 Car  ne croyons surtout pas que pas que satisfaire à toutes les exigences est la réponse adaptée à leur bien-être ou leur mieux être. Françoise Dolto vous répondrait qu’il ne le faut surtout pas, que le non est indispensable à la construction de son bien-être psychologique et que ne pas être confronté à la frustration du non ou de la contrainte, empêche leur gestion des frustrations donc celle du stress. Satisfaire continuellement aux exigences est donc générateur de stress encore plus intensément, et engendre en réaction des comportements inadaptés voir même pathologiques aux exigences sociales. Il faut être capable de lui démontrer que cette action qui lui est imposée, génératrice de stress au départ, lui apporte un mieux être voir même un bien-être à plus ou moins long terme. Elle commence à devenir  plaisante pour lui. Il n’en sera capable qu’à partir du moment où vous lui avez démontré qu’il peut vous faire confiance en étant présent lors de ses phases de stress intense, pas seulement en l’obligeant mais aussi en le valorisant sur ses aptitudes à y parvenir. 

     Quand l’enseignant comprend qu’un comportement est une attitude volontaire ou involontaire, consciente ou inconsciente, qu’il  est  un réflexe dépendant  d’apprentissages, d’expériences, de traumatismes ou de blessures douloureuses, d’un bien-être ou d’un mal-être, il se rend compte de son rôle dans l’acquisition de ce savoir-être et ne peut donc le négliger. La vie, surtout celle d’apprenant, est un conglomérat de contraintes stressantes qu’il faut savoir apaiser par l’apport au milieu de toutes ces contraintes, de libertés et de plaisirs, le  yin et le yang de la formation.

       L’intégration de ces savoir-être impose aux enseignants et aux intervenants (CPE, assistants d’éducation, proviseurs, infirmiers scolaires, psychologues et parents) un travail d’équipe. Une harmonisation des pratiques éducatives et pédagogiques respectées par toutes les personnes concernées est la nécessaire condition non pas à un endoctrinement, un conditionnement, mais au contraire à la mise en place de repères et du respect des enseignants favorisant l’intégration de ces savoirs-être.







Les connaissances fondamentales

        J’entends par connaissances fondamentales, les savoirs et savoir-faire indispensables à la compréhension des apprentissages à venir. Ils sont donc en perpétuel mouvement, grossissant continuellement le cartable des compétences intégrées permettant un cheminement serein dans les méandres de tout apprentissage. Le socle commun mais aussi l’étymologie propre à chaque discipline en font partie.

           Au vu de leur nombre, je ne les listerai pas.  Je n’en détaillerai donc que quelques uns afin de faire comprendre l’importance de ces savoirs fondamentaux dans la poursuite d’apprentissages et les rôles essentiels de l’enseignant dans leur intégration.
     Premier rôle, les avoir repérés et donc mettre en place des méthodes pédagogiques facilitant leur intégration auprès de chaque élève.
      Deuxième rôle, tout aussi essentiel, donner à l’apprenant lors du constat de leur non intégration et ceci à tous les âges et dans toutes les classes, à nouveau les moyens de les intégrer.

         Ils peuvent être différents selon les disciplines et le cursus scolaire, mais aussi complémentaires surtout au niveau des savoir-faire. Leur non intégration est un frein immense à l’intégration d’autres compétences. Il est effarant de se rendre compte du nombre impressionnant de savoirs fondamentaux non intégrés par les élèves français. Je n’en citerai que trois en exemple : l’orthographe, les tables de multiplication et division, t la qualité de l’expression écrite et orale.

 Ces non intégrations ont pour origine  l’abandon de la répétition. Et oui il est nécessaire de répéter pour intégrer, recommencer jusqu’à l’intégration. Aujourd’hui, ces deux termes sont devenus tellement péjoratifs et tellement aliénants, synonymes de conditionnement, de débilisation de l’élève pour une majorité de l’ensemble des intervenants, que tout le monde en a profondément oublié l’instinct primitif qui cohabite avec le besoin d’évolution chez  l’être humain, rendant obligatoire la répétition des gestes, des actes pour intégrer. 

      Et oui, il n’y a aucun mal, au contraire,  à faire réapprendre ce qui n’est pas su, à faire refaire tout travail non abouti, à réexpliquer, réexpliquer, réexpliquer ce qui n’est pas compris tout en changeant de méthode entre temps selon les besoins. 

      Toutes mes expériences professionnelles, que ce soit en tant que formateur auprès des stagiaires aides-soignants, infirmiers…, auprès d’élèves en lycée et lycée professionnel, en soutien scolaire du CP à la 3ème ou auprès d’étudiants préparant les concours sanitaires et sociaux, m’ont convaincu de l’obligation de l’utilisation de la répétition réinventée jusqu'à l’intégration et de l’obligation de  donner les moyens à l’élève de combler ses manques lorsque l’enseignant s’en aperçoit. Ne pas faire comme si c’était trop tard ou impossible à surmonter. 

      La répétition intelligente  est mon cheval de bataille. Le grand nombre de progressions, de réussites obtenues auprès de tous les publics que j’ai eu à former est tellement fabuleux grâce à elle, que je ne m’en lasse pas. Accompagnés du travail d’explication en amont, de la posture de coach, de  l’accompagnement aux difficultés et à la gestion du stress, les apprenants se rendent compte de leur progrès et  augmentent leur confiance en eux, et y adhèrent très rapidement et ceci à tout âge. Elle devient rapidement une évidence pour eux, un réflexe acquis. Répéter au cours d’une séquence, d’une séance, de l’année mais aussi d’un certains nombre d’années, l’intégration des compétences passe par ce chemin qui parait lisse, nu, sans intérêt mais guidé avec intelligence et différenciation, permet qu’apparaissent au fur et à mesure  les paysages de la confiance en soi, de la réussite, de la  progression, de l’appartenance à une équipe, de la compréhension, de la gestion de ses peurs, de l’autonomie, de la responsabilité… 

    Car finalement ce n’est pas forcément ce qui parait avoir le plus d’intérêt qui se trouve être valorisant mais ce que l’élève réussit ou commence à réussir en tenant compte de ses capacités et ressources. D’où l’obligation d’intégrer les connaissances fondamentales pour aller de l’avant, pour ne pas décrocher et pour cela, seule la répétition est efficace car très peu d’apprenants sont capables d’intégrer dès la première fois. 

     Pour se faire, l’enseignant doit être capable de se réinventer afin que cette répétition ne soit pas lassante pour les élèves mais au contraire motivante, qu’elle devienne un jeu, une source d’épanouissement personnel. Pour se faire, l’enseignant se doit de mettre en évidence durant ses cours  ces savoirs fondamentaux. Mais aussi, un des principaux moteurs du bien-être au cœur des apprentissages est de ne pas cumuler les  insuffisances et les manques disciplinaires, il est donc important pour cela d’en limiter la survenue au sein d’une même séquence afin de faciliter leur intégration pour le cours suivant. Mais  aussi lors de chaque nouvelle séance, d’évaluer l’intégration des  compétences indispensables à celles à venir afin de mettre en place des pratiques adaptées à chaque élève pour leur intégration avant de commencer le nouveau chapitre.


Les réflexions positives

           Les réflexions positives sont tous les questionnements et leur organisation  insufflant aux apprenants les énergies de la compréhension et de la résolution de problèmes.

           Grandir, c’est se poser des questions. Tout élève se doit de réfléchir avant d’agir, de faire des recherches levant  ses incompréhensions et non pas comme je l’observe depuis longtemps, répondre le plus rapidement possible à la question pour en avoir terminé le plus rapidement possible. Le système scolaire est totalement basé sur la rapidité de faire les choses :

-La rapidité de corriger les exercices, les devoirs : preuve en est que l’on donne de plus en plus de polycopiés ou même parfois aucune correction.

-La rapidité des réponses orales : si l’élève donne une réponse fausse, l’enseignant interroge un autre élève sans le mettre en capacité de se rendre compte du pourquoi de sa réponse non advenue.

-La rapidité de temps accordé aux exercices en cours bien insuffisant pour permettre aux plus en difficultés d’aller au bout de leur réflexion, ce qui entraînera chez eux, petit à petit, une démission de leur envie de réfléchir, puisque quasiment à chaque fois, ils sont coupés en pleine réflexion.

-Une  quantité d’informations à ingurgiter, enchainées tellement rapidement durant toutes les séquences d’une année scolaire, ayant comme principal objectif d’avoir terminé un référentiel surchargé pour la fin de l’année scolaire. Elles ne laissent que peu de place aux questionnements exprimés ou intérieurs indispensables à toute compréhension.

-Ne pas avoir le temps de faire les recherches permettant de répondre à leur questionnement, la réponse étant souvent donnée par l’enseignant, lorsque cela prend trop de temps à son goût 

        Il est indispensable pour que cette réflexion positive devienne un réflexe acquis, de multiplier ces temps de réflexions et de questionnements, mais aussi de laisser aux apprenants  un temps de réflexion et de recherche  leur permettant d’aboutir à un résultat positif, qu’il puisse l’exprimer oralement ou par écrit grâce au brouillon  pour leur permettre de l’améliorer mais surtout l’organiser. 

          Combien de fois ais-je observé nombre de mes élèves ne sachant même pas faire le lien entre les exercices proposés et le cours, commencer un exercice sans se poser la question de l’éventualité des connaissances nécessaires à mobiliser pour le réussir, ne même pas être capables en terminale de faire le lien entre la question posée et les réalités de la vie dont ils ont connaissance, répondre à une question sans la comprendre, ne même pas essayer de réfléchir car de toute manière il n’y arrivera pas…

   Les élèves doivent intégrer que toute action demande de la réflexion. Que  réfléchir demande du temps, de l’expression, des essais, des échecs, une organisation. Que la réflexion forge l’esprit critique indispensable à leurs évolutions culturelles, sociales et professionnelles. Il  est donc indispensable que  les enseignants laissent plus de temps aux apprenants en cours pour finaliser leur réflexion, les accompagner à l’organisation de celle-ci en leur permettant de l’exprimer spontanément ou par demande, et de valoriser la recherche d’informations.

Alors quand pensez-vous?


Les inclusions au réel

                     L’inclusion au réel est la participation active des apprenants à la réalité du monde professionnel, culturel, sportif, extrascolaire, soit par la mise en œuvre de projets, de pratiques, de sorties, ou par la rencontre avec des professionnels, des bénévoles spécialisés par l’intermédiaire d’interventions, d’expositions, de colloques, de visites d’établissements…

              Elle s’inscrit dans la participation de l’apprentissage à la vie sociale, à la vie active, à la vie culturelle. En font partie aussi bien les expériences pratiques identiques au réel  lors des cours, que les sorties culturelles (théâtre, cinéma, expositions, musée, rencontres sportives…) ou tout projet réalisé en classe ayant une finalité à être proposé aux personnes extérieures au lycée : pièce de théâtre, blog, auto-entreprise, chorale, concours, voyage pédagogique…

     Et ceci dès le primaire. J’ai en exemple la réalisation par des élèves de primaire de panneaux incitant les conducteurs à rouler en dessous de 50 km/h disséminés tout le long du village. Une excellente idée. Et j’imagine la joie et la fierté des élèves lorsqu’ils passent devant ces panneaux avec leurs parents, leurs familles, leurs amis ! Tous les projets que j’ai menés avec mes élèves furent une réussite autant en terme d’investissement, de travail en équipe, de recherches, de découvertes, de sensibilisation, de gestion du stress, de l’erreur, voire de l’échec, d’exigences, d’intégrations et de mobilisation de compétences tout simplement parce qu’ils allaient être vus par des personnes extérieures, des personnes dont le jugement avait une importance plus que significative à leurs yeux. 

       Ils leur permettent aussi de faire face à la pression de la réussite aux yeux d’un public, et donc d’apprendre à la gérer avec la multiplication des projets au cours de leur scolarité et de leurs apprentissages. Amener les élèves à mobiliser toutes leurs compétences tout en favorisant l’intégration d’autres à partir de la découverte, de la participation ou de la réalisation d’un travail concret, est un formidable outil pédagogique dont il serait totalement absurde de se passer. L’éducation nationale se doit de donner le temps et les moyens pour permettre l’inclusion au réel comme pratique pédagogique en favorisant les sorties culturelles, la réalisation de projets en lien avec l’extérieur, la participation à des concours surtout dans les  filières professionnelles, comme par exemple les olympiades des métiers ou d’autres du même genre.

        A partir de l’inclusion réelle, je milite pour un minimum de 5 sorties par an, d’un voyage pédagogique ou d’un projet par classe chaque année.
La question du financement de ces inclusions au réel est aussi un moyen de participation des élèves à la mise en place d’activités comme des soirées, des  lotos, des  tombolas qui seront elles aussi par conséquent des inclusions au réel et participeront de plus à la vie de l’établissement en dehors du temps de cours, en incluant les parents et les familles.
       Pour favoriser l’inclusion au réel, je propose un emploi à temps plein d’assistant d’éducation par établissement accompagnant aussi bien les enseignants lors des sorties que lors des temps de réalisation de projets. J’ai toujours été obligé de les limiter  par faute d’accompagnateurs et par conséquent, je n’ai pu que rarement mettre en place tout ce que je savais indispensable à la formation et à la progression de mes élèves, ce  qui devint une terrible frustration vers l’atteinte des chefs-d’œuvre.